Jean 13, 31 à 35
Moment cultuel pour la Radio oecuménique RCF
Dimanche 6 mai 2007
Évangile du dimanche : Jean 13, 31 à 35
Bien chères auditrices, bien chers auditeurs de RCF Vivarais, une nouvelle fois j'ai l'occasion et la joie de m'adresser à vous pour partager avec vous l'évangile du dimanche. Certains parmi vous savent déjà que c'est la passion de ma vie de creuser les textes bibliques, à la recherche de cette eau de la vie qui nous y est promise. Et c'est particulièrement enrichissant en cette période pascale où nous sommes invités à découvrir l'évangile de Pâques, le message de la ressurection. Or, même dans ce contexte, il vaut la peine de se mettre à la rencontre des textes bibliques d'un coeur ouvert et sans prétendre savoir d'avance ce qui nous attend. La parole de l'evangile est parole de vie aussi dans ce sens qu'elle nous touche toujours à nouveau de manière inattendue. Il y a donc du nouveau à attendre. Et ceci justement pour notre dimanche d'aujourd'hui. Dans la tradition de l'église il porte le nom « Cantate », Chantez - à la suite du Psaume 98 qui, des siècles durant, ouvrait la liturgie de ce dimanche : « Chantez au Seigneur un cantique nouveau, car il fait des merveilles ! »
Nous avons donc raison de nous attendre à des merveilles, en nous penchant sur l'évangile d'aujourd'hui. Et pourtant, à première vue vous pouvez être étonnés, peut-être même choqués : Nous serons amenés à écouter un récit qui, au lieu de nous baigner dans la lumière du renouveau pascal, retourne en arrière. Il nous place dans les derniers moments de vie que Jésus pourra partager avec ses disciples. Écoutons donc tout d'abord l'évangile pour aujourd'hui qui se trouve dans l'évangile de Jean, au chapître 13, les versets 31 à 35 :
Dès que Judas fut sorti pour aller trahir Jésus, Jésus dit aux disciples : « Maintenant le fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié par lui ; Dieu le glorifiera en lui-même, et c'est bientôt qu'il le glorifiera. Mes enfants, je ne suis plus avec vous que pour peu de temps. Vous me chercherez, et comme j'ai dit aux Juifs :
Là où je vais, vous ne pouvez venir, à vous aussi maintenant je le dis. Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres.
A ceci, tous vous reconnaîtront pour être mes disciples :
à l'amour que vous aurez les uns pour les autres. »
Moment de musique
Oui, l'évangile de ce dimanche a de quoi nous étonner, bien chers auditrices, bien chers auditeurs de RCF Vivarais : Nous sommes en plein « temps pascal ». Nous sommes mis en route, animés par le message de la résurrection. Nous attendons, on dirait de justesse, une parole biblique qui „enfonce le clou“ pascal (si je puis dire), qui nous encourage à faire confiance en ce message de vie et de lumière qui nous assure que l'amour est plus fort que la mort, que toute obscurité de ce monde sera pour toujours illuminée, depuis la ressurection de Jésus, par cette lumière de la vie qui, maintenant, nous accompagnera pour toujours –- et voici que la lecture de l'évangile qui nous est donnée pour aujourd'hui, nous ramène au moment du dernier repas de Jésus avec ses disciples ! Nous sommes placés à la veille de sa souffrance et de sa mort. Et le texte biblique le dit clairement. Le récit commence avec l'instant douloureux où, à l'insu des autres disciples, Judas quitte les douze pour rencontrer les supérieurs du peuple dans la ferme intention de trahir Jésus. En ce moment des adieux, Jésus parle de façon hautement énigmatique du fait que sa glorification est venu. Jésus déclare donc que dans et avec sa passion, le moment de sa glorification est arrivé. Même si cela peut nous couper le souffle : A l'instant même où Jésus se prépare à mourir, il parle de sa glorification !!!
Maintenant le fils de l'homme a été glorifié,
et Dieu a été glorifié par lui ;
Dieu le glorifiera en lui-même,
et c'est bientôt qu'il le glorifiera devant tous.
Comment situer, comment arriver à comprendre cela ?
Permettez-moi d'essayer avec vous un accès possible. Si vous avez déjà fait l'exercice salutaire – et passionnant, d'ailleurs – de lire l'évangile de Jean dans son ensemble (je vous y encourage vivement : C'est une vraie aventure, de lire, d'un seul trait, un évangile qui, par cela, ne se trouve pas disséqué en petits morceaux séparés), après une telle vue de l'ensemble de l'évangile vous vous souviendrez d'un détail étonnant qui nous accompagne, en lisant l'évangile de Jean, à travers tout son récit : A maintes reprises, dans ce quatrième évangile, Jésus parle de „son heure“ qui n'est pas encore venue. Pour la première fois, Jésus le dit au moment des noces de Cana. Sa mère lui demande de bien vouloir donner un coup de main aux maîtres de la fête qui manquent de vin, et Jésus lui répond „mon heure n'est pas encore venue“ - réponse énigmatique et incompréhensible à ce moment-là, d'autant plus que Jésus, pourtant, va permettre, quelques instants plus tard, la poursuite du bon déroulement de la fête (je pense que vous connaissez ce récit). Mais, cette allusion, faite à l'heure de Jésus, va nous accompagner tout au long de notre lecture de l'évangile. L'heure de Jésus ne vient ni au moment de la fête, ni au cours des rencontres avec les maladies et les obscurités du monde. L'heure de Jésus ne bat – qu'à cet instant même ou Jésus sera arrêté, où il sera injustement jugé, où le fils de l'homme sera bafoué, torturé, crucifié. C'est au moment de l'ultime souffrance que vient pour Jésus le moment de glorifier le père - et, aussi paradoxal que cela pourra apparaître, l'heure d'être glorifié par Dieu. Voici le temps où Jésus est „élevé“. L'évangile de Jean nous contraint à supporter le double-sens inouï et douloureux que cette expression va prendre dans la passion de Jésus. Jésus est élevé dans la gloire du père – et ceci se passe exactement au moment même où il est „élevé“, à une quarantaine de centimètres au-dessus du sol, c'est à dire : au moment où Jésus est cloué à la croix !!!
C'est difficile et douloureux à saisir. Comment comprendre que c'est exactement le moment de la mort à la croix qui va glorifier l'Eternel – et que c'est là aussi que Dieu glorifie son fils.
Or, les disciples, après l'arrestation de Jésus, et encore bien plus tard, après sa mort et sa résurrection, ont donné la preuve incontestable de ne rien avoir compris. C'est comme si Jésus ne leur avait rien dit d'avance. Les disciples, au lieu de saisir la portée incomparable de ce moment de glorification, ont quitté leur maître - juste au moment de ce qui, pour eux, semblait être son échec apparent. Ils ont abandonné leur ami, ce pauvre petit rabbin itinérant, au moment de la souffrance et de l'humiliation. Ils se sont dispersés pour ne pas subir le même sort. Au moment de la glorification du fils par le père et du père dans le fils, les disciples n'ont su rien d'autre à faire que de sauver leur propre peau.
Ils n'ont pas compris la raison du comportement de leur maître. Ils étaient loin d'avoir réalisé que Jésus n'était pas une victime sans défense, mais qu'il s'était très clairement affirmé être serviteur. Le serviteur de l'éternel. Et le serviteur souffrant. Ils n'ont pas pu comprendre que Jésus a volontairement pris sur lui ce chemin de l'obéissance. Qu'il a librement consenti à assumer l'humiliation et la souffrance. Ils n'ont pas saisi cette acceptation qui, à leurs yeux, n'était que son échec. Comment arriver à voir de nos yeux humains un témoignage cohérent qui, en effet, a conduit Jésus à la mort la plus honteuse et la plus méprisée de l'époque...
Pourtant, il suffit de lire le livre du prophète Esaïe et ses cantiques du serviteur de Dieu souffrant, (des textes bibliques que Jésus avait suivi comme son „cahier de charges“), et on verra que le récit biblique est tout à fait clair à ce propos : ce qui, aux yeux des humains, ne peut être vu que comme la souffrance et la punition divine la plus atroce, c'est le moment même où se décide le salut de l'univers.
Relisez Esaïe 53 – et vous ne serez pas étonnés des paroles de Jésus, mais plutôt surpris de l'incompréhension de la part des disciples de Jésus !
Autrement dit : Pour comprendre en profondeur le message de Jean l'évangéliste, il sera indispensable de voir que Jésus, dans son dernier discours, adressé à ses disciples, unit indissolublement sa souffrance à sa victoire. Nous sommes donc amenés à voir comment la mort et la résurrection de Jésus sont indissociables.
L'évangile de Jean (comme aussi l'enseignement spirituel de Paul, d'ailleurs) nous sont donnés pour nous préserver d'une erreur théologique très grave. Il s'agit d'une erreur théologique, malheureusement très répandue, qui, en plus, a eu des conséquences ô combien néfastes au cours de l'histoire. Vous le comprendrez tout à l'heure. Permettez-moi, d'abord, de vous la décrire, cette erreur théologique. Elle consiste à voir la mort et la vie, la croix et la résurrection, la foi et le doute, la loi et l'évangile, le péché et le pardon... dans une suite temporaire unique, ou aussi dans une logique d'“avant“ et „après“. Et c'est – une erreur !
Le message biblique est gravement méconnu, l'évangile est totalement mal compris, tant qu'on maintient l'idée d'y trouver le concept d'un présent difficile, d'un cheminement lourd à travers un présent malheureux, qui sera transfiguré par les lendemains qui chantent, du passage par un ici-bas douloureux et lamentable à un au-delà radieux et paradisiaque.
Combien de fois on a parlé, du haut de la chaire, de la vallée des larmes que, hélas, nous avons à traverser maintenant, mais, soyez-en rassurés, après, dans les cieux, tout sera différent ! Bientôt déjà viendra le moment de la grâce, de la délivrance. Après les tribulations de ce monde, vous vous trouverez dans la nouvelle création, et là, vous serez délivrés, là vous serez comblés de lumière et de joie, là vous jouirez de grâces éternelles. Erreur monstre !! qui fait du message de l'évangile de l'“opium du peuple“ !!
Comme si l'apôtre Paul ne nous aurait jamais dit que depuis la croix, la mort „fut engloutie pour la victoire“. Par la victoire de Jésus sur la mort, nous sommes déjà, même si nous sommes encore dans l'obscurité et la souffrance, et même dans les profondeurs du chagrin et les épreuves de la vie, les héritiers de la vie. Nous sommes, déjà maintenant, ancrés dans le royaume de notre Seigneur, nous sommes déjà maintenant illuminés par la lumière de la Résurrection.
Autrement dit : Nous sommes déjà pardonnés – et ceci malgré ces combats qui nous occupent jour après jour. Nous sommes aimés – malgré que, hélas, il nous arrive toujours à nouveau de chuter. Nous sommes sauvés, pardonnés – malgré et même dans nos défaillances. Si ne n'était pas ainsi, comment pourrais-je avoir le courage et le forces pour me relever ?
Jean et Paul se dressent farouchement contre tout enseignement trop simpliste qui prétend que, par exemple, à partir de mon baptême ou de ma conversion je serais préservé, comme par un imperméable magique, contre les intemperies du péché. Jean et Paul ne se lassent jamais de nous répéter que la mort et la victoire, la souffrance et la résurrection, depuis la passion et la résurrection du Christ, sont indissolublement liées l'une dans l'autre. Christ a remporté la victoire. Or, nous, hélas, nous sommes encore en plein dans les petites batailles de tous les jours. La réalité du Royaume est déjà présente parmi nous, depuis que Jésus, sur la croix, a tout accompli, toute la réconciliation entre l'éternel et tout son univers.
Il n'est donc pas vrai que le royaume, la grâce, la libération ne nous seront donnés que plus tard. C'est faux, d'attendre la lumière du salut pour une vie éternelle qui commencerait seulement après notre mort individuelle. Et ce n'est pas vrai non plus qu'au cours des pires mises en question, dans les faiblesses et dans les doutes, nous n'aurions que la résignation comme unique horizon ici-bas, et que nous ne serions récompensés que plus tard, dans l'au-delà, par une vie paradisiaque qui nous dédommagerait de toute épreuve endurée préalablement.
Jésus nous présente très clairement, dans son évangile, une réalité dialectique qui nous fait saisir que nous avons part, aujourd'hui déjà, à cette victoire qu'il a remporté pour nous. Dès à maintenant nous sommes appelés à vivre pleinement à la lumière de la gloire du père qui illumine tout - même les souffrances que nous sommes appelés à traverser aujourd'hui.
Nous avons part à sa gloire. Nous sommes du côté de la victoire de notre Seigneur, remportée pour nous.
Bien sûr, rien n'est automatique. Nous ne sommes pas touchés de la baguette magique pour être invulnérables. Nous ne pourrons jamais prétendre d'avoir à notre disposition une arme sécrète qui nous rendrait intouchables et vainqueurs. Parfois vous pouvez même faire l'expérience du pur contraire. Jésus lui-même a fait cette expérience-là dans sa passion. Il savait qu'il approchait de sa „glorification“, mais cela ne l'a pas préservé d'être obligé de parcourir les pires doutes et les souffrances les plus atroces, jusqu'à ce cri désespéré : „Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné !“.
Bien sûr, les chrétiens de tous les temps (et surtout aux époques difficiles, dans les moments de dangers et de persécutions) ont cherché comment trouver un peu de clarté, comment parvenir à l'assurance de sa proximité, pour savoir où puiser le courage de tenir fermes dans la foi.
A cette question du „comment faire“, notre évangile d'aujourd'hui nous donne une réponse très surprenante. Jésus nous donne, pour cela, un commandement nouveau. Au lieu de consoler, au lieu d'encourager ces disciples qui ne savent pas comment s'affermir dans un monde où tout commence à s'écrouler, Jésus leur montre le chemin de la foi chrétienne d'une manière très pratique, très concrète.
Jésus le fait comme un animateur de kayak qui voit ses jeunes en proie à la panique devant les vagues et les rochers, dans les eaux vives du cataracte. Il serait idiot de leur lancer des encouragements du genre „n'ayez pas peur, d'autres sont passés avant vous, avec un peu de chance vous passerez, vous aussi...“. Un bon accompagnateur, tout au contraire, lancera à ses jeunes des consignes très précis. Il dira, par exemple : „allez tout droit, au milieu du courant“, ou „lancez-vous en plein dans le courant, et pagayez, pagayez de toutes vos forces !!!“
C'est exactement comme cela que Jésus nous parle, lui aussi. Notre regard désespéré, nos yeux tournés vers le passé, il les oriente dans une nouvelle direction. Il nous montre très clairement que faire. Il nous ouvre un avenir immédiat, il nous permet de découvrir ce (et surtout cette personne !) qui se trouve devant nous. Jésus nous montre la vraie vie (la vie éternelle !) qui s'ouvre devant nous à tout moment de façon inattendue. Il suffit de bien recevoir et de bien réaliser l'appel qu'il nous adresse : Aimez-vous les uns les autres.
Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres.
Le miracle, offert à toute personne qui reçoit cet appel, c'est qu'elle est libérée, d'un moment à l'autre, du souci de sa propre existence. Nous sommes appelés à nous orienter totalement vers notre prochain.
Fais de ta sœur, fais de ton frère le centre de toutes tes préoccupations. Considère-les comme l'essentiel de ton existence entière - comme le Christ l'a fait, lui aussi. Et tu seras transfiguré, dans l'instant même, par la réalité de la nouvelle création. Tu auras part au royaume qui nous est accordé, déjà au milieu de ce monde, bien qu'il semble être dominé par tant d'obscurités et de doutes.
C'est ainsi que la vie est en nous, même face à la mort. Et c'est ainsi que nous partageons la gloire éternelle qui devient réalité humaine - partout où il y a amour. Amen.
Je vous invite à terminer ce moment de méditation par une prière :
Musique
Seigneur notre Dieu, Père tout-puissant, ton fils, notre frère et maître
nous a donné le nouveau commandement de l'amour
pour nous permettre de sortir des obscurités écrasantes
et des lassitudes qui risquent de nous paralyser.
Il ne veut pas que nous sombrions dans une résignation
face à tout ce qui nous menace, qui nous fait peur.
Il veut nous préserver de n'attendre toute vie, toute lumière
que dans un au-delà lointain.
Il nous offre cette réalité de vie dialectique qu'il a connu lui-même.
Il veut nous faire découvrir ta présence au milieu des tempêtes et les obscurités,
Il vout nous faire partager l'assurance de la vie qui est plus forte que la mort. Il nous accorde ta grâce - malgré nos défaillances.
Nous te prions, Seigneur, pour ton église - corps vivant de ton fils
dans le monde.
Permets-lui de vivre, de réaliser cette existence dialectique,
de s'en tenir à ta richesse, malgré toute son impuissance,
Accorde-lui de témoigner de ta présence - DANS l'AMOUR.
Permets à l'Eglise dans le monde de faire son travail,
laisse-lui vivre le ministère auquel tu l'as appelée :
Dans l'engagement pour les démunis,
dans l'intercession pour tous les humains
et dans le dévouement qui s'en suivra :
Permets que ta parole libératrice, que ton amour sans limites parviennent, à travers le ministère de tes enfants,
auprès de celles et de ceux qui en ont besoin ;
auprès de tous ceux à qui tu veux permettre de sortir
de toutes leurs angoisses et de tous leurs blocages.
Donne-leur de ne plus se recroqueviller sur eux-mêmes
et d'être ainsi retenus et empêchés d'être à ton service -
qu'ils apprennent à être heureux, épanouis dans une existence pleine de sens.
C'est toi qui as planté tant de dons en eux, permets donc que ces dons se développent et qu'ils deviennent des signes de ta présence, de ta force, de ta paix.
Nous te prions pour notre monde qui, lui aussi, a besoin de ton Amour :
Permets que les hommes politiques orientent leurs forces et leurs volontés vers un avenir plus juste et plus vivable ;
permets des pas vers la paix, vers la compréhension mutuelle,
vers la réconciliation.
Encourage les journalistes à faire le possible
pour informer de ce qui est bien et qui sert la vérité et la paix,
qu'ils s'engagent donc pour une information qui unit et guérit.
Ne permets pas que les employés dans les administrations oublient
qu'ils sont des ministres et non des seigneurs.
Encourage tous les citoyens à vivre les responsabilités qui sont les leurs - pour ne pas seulement profiter de la démocratie,
mais aussi pour la renforcer, la soutenir - pour que chacun d'entre nous apprenne à réaliser ce que ton amour, ta justice, ta réssurection, ton esprit de vie animent en lui. Amen.