Evangile : Jean 2, 1 à 11
Prédication pour dimanche le 14 janvier 2007 au Temple de Salavas
Lectures : Esaïe 62, 1 à 5 ; 1 Corinthiens 12,4 à Il
Evangile : Jean 2, 1 à 11
Cantiques : Arc-en-Ciel 228, 1-2-3-4 ; 506, 1-2-3 ; 521, 1-2-4
Liturgie : (AEC) 118, 1 ; 428,4 ; 475, 2 ; 81, 8 ; 138,2
Dans la spiritualité et les traditions écrites du peuple de Dieu, nous retrouvons souvent l'image des noces et de la vie de couple pour illustrer la relation entre Dieu et son peuple : Dieu est l'époux plein d'amour et de tendresse qui accompagne et entoure son épouse (même si elle n'a pas toujours fait preuve de fidélité...). C'est dans ces termes que la lecture de la Bible Hébraïque de ce dimanche nous parle de Jérusalem. Ecoutons Esaïe 62, les versets 1 à 5 :
Pour la cause de Sion je ne resterai pas inactif, pour la cause de Jérusalem, je ne me tiendrai pas tranquille, jusqu'à ce que ressorte, comme une clarté, sa justice, et son salut, comme un flambeau. Les nations verront ta justice, et tous les rois verront ta gloire. On t'appellera d'un nom nouveau que la bouche du SEIGNEUR énoncera. Tu seras une couronne de splendeur dans la main du SEIGNEUR, car le SEIGNEUR mettra son plaisir en toi
et ta terre sera épousée. En effet, comme le jeune homme épouse sa fiancée, tes enfants t'épouseront, et de l'enthousiasme du fiancé pour sa promise, ton Dieu sera enthousiasmé pour toi.
La seconde lecture d'aujourd'hui, tirée de là première épître de Paul aux Corinthiens, parle des dons de la grâce. Paul nous dit comment agir selon la volonté de Dieu au profit du prochain et de l'Eglise du Christ. Écoutons au 12e chapitre de cette épître de Paul, les versets 4 à 11 :
Il y a diversité de dons de la grâce, mais c'est un seul et même Esprit ; diversité de ministères, mais c'est un seul et même Seigneur ; diversité de modes d'action, mais c'est un seul et même Dieu qui, en tous, met tout en œuvre. A chacun est donnée la manifestation de l'Esprit en vue du bien de tous. A l'un, par l'Esprit, est donné un message de sagesse, à l'autre, un message de connaissance, selon le même Esprit ;
à l'un, dans le même Esprit, c'est la foi ; à un autre, dans l'unique Esprit, ce sont des dons de guérison ; à tel autre, d'opérer des miracles, à tel autre, de prophétiser, à tel autre, de discerner les esprits, à tel autre encore, de parler en langues ; enfin à tel autre, de les interpréter. Tout cela, c'est l'unique et même Esprit qui le met en œuvre, accordant à chacun des dons personnels divers, comme il veut.
L'évangile de ce dimanche nous donne le premier miracle de Jésus, selon l'évangile de Jean : Les noces de Cana. Écoutons ce récit étonnant dans la traduction de la „Nouvelle Bible Bayard“ :
Le troisième jour, une noce avait lieu à Cana en Galilée.
La mère de Jésus y était. Jésus aussi était invité à la noce, avec ses disciples. Le vin a manqué. La mère de Jésus lui a dit : Ils n'ont plus de vin. Femme, ne te mêle pas, dit Jésus. Mon heure n'est pas encore venue. Et sa mère aux serveurs : Quoi qu'il vous dise, faites-le.
Il y avait là, pour la purification des juifs, six jarres de pierre, dont chacune pouvait contenir autour de cent-vingt litres. Remplissez d'eau ces jarres, dit Jésus. Ils les ont remplies jusqu'à ras-bord. Maintenant puisez, dit-il, et portez-en au maître de cérémonie. C'est ce qu'ils font. Le maître de cérémonie goûte l'eau devenu vin – il n'en sait pas la provenance, alors que les serveurs qui ont puisé l'eau, savent – et il appelle le marié. D'habitude on sert le bon vin en premier, lui dit-il, et quand ils sont ivre, le moins bon. Toi, tu gardes le bon pour la fin.
Voici le commencement des signes de Jésus, à Cana de Galilée. Il s'est montré dans tout son éclat. Et ses disciples lui ont fait confiance.
Bien chers amis,
j'espère bien que cette histoire vous dérange. Car, en effet, c'est un récit dérangeant, cette histoire des noces de Cana. Jésus a miraculeusement changé de l'eau en vin. Et quelle quantité d'eau ! Ces six jarres contenaient environ 120 litres chacune. Plus de 7 hectolitres de vin donc. Que de vin ! Assez pour en rendre malade tout un village. Un miracle qui risque de soulever des questions - et ceci non seulement parmi les militants de la Croix Bleue... Et voici que l'évangéliste Jean se permet de placer ce miracle étonnant tout au début de son Evangile. Le premier signe ! Quelle marque de début ! Pour nous dire que ce n'est surtout pas un miracle comme les autres. Il ne s'agit sûrement pas non plus d'un récit à négliger. Ce n'est pas pour rien que Jean souligne clairement que c'était le premier 'signe', donc le premier acte messianique de Jésus.
Il importera donc de le regarder bien attentivement, et, surtout, de ne pas trop rapidement nous arrêter sur nos questions à nous. Puisque, la grande question qui nous préoccupe, avant tout, nous, hommes et femmes du troisième millénaire, c'est, normalement, le « comment faire ». Comment donc Jésus a-t-il réussi à changer l'eau en bon vin ? Vous l'avez bien pu constater : Cette question n'est pas traité, dans l'évangile. Elle se situe totalement en dehors de ce que le récit des noces de Cana veut nous faire comprendre. Jean ne s'y intéresse pas. Et nous nous barrons l'accès - non seulement au message de ces noces de Cana, mais à l'Evangile entier, à ce message de la victoire de la vie sur la mort, si nous jugeons bon de nous arrêter sur de telles questions (sur nos questions !), sur ces questions qui étaient sans aucune importance pour les gens de l'époque, et surtout pour les disciples de Jésus à qui Jean a transmis ce récit.
Retenons donc tout d'abord la signification particulière de ce récit des noces de Cana pour Jean. Ce n'est pas pour rien qu'il l'a placé au début de son Evangile. La première manifestation publique de Jésus a lieu en Galilée, dans le pays de pauvres et des illettrés, et encore dans un tout petit village. Jean met (comme l'évangéliste Marc, d'ailleurs !) un accent particulier sur la différence et la distance entre Jérusalem et la Galilée, entre la ville sainte et les villages des pauvres, entre les grands et les petits, entre l'érudition des uns (qui, plus tard, vont rejeter Jésus), et la simplicité d'esprit des autres qui vont le reconnaître et le suivre. Voici donc que justement à Cana, dans le plus petit village des plus pauvres enfants d'Israël, aura lieu « l'épiphanie », c’est à dire la première apparition publique de Jésus, la première manifestation de son ministère messianique. Et, encore : Jésus apparaît pour la première fois publiquement, et il le fait, en premier, au centre de la vie. Tout au début de son ministère, il devient présent à la fête de la vie, au moment de la joie. Tu le rencontreras donc dans l'épanouissement de la fête. Jésus intervient, en premier, dans la grande fête de l'amour.
Vous souvenez-vous combien de fois Jésus parlait du festin de noces et de l'époux, ou de l'épouse, parée pour son époux ? (Il mériterait d'en établir toute une liste complète, pour se rendre compte de l'ampleur que prend ce symbolisme dans l'enseignement de Jésus !) Mais, même sans une telle liste, il est évident que dans ce récit, il y a autre chose à découvrir qu'un petit coup magique quelconque par qui Jésus a changé de l'eau en bon vin.
Il suffit d'écouter attentivement ce récit des noces de Cana pour se rendre compte qu'il s'agit d'une composition théologique extraordinaire. C'est un récit tellement riche en allusions et en symboles bibliques que je n'en peux citer qu'une partie, pour ne pas dépasser le cadre de la prédication. Je vais donc ne citer que quelques-uns des éléments importants que ce récit nous permet de découvrir :
- Jean souligne tout d'abord que Jésus apparaît pour la première fois publiquement. Cette « apparition » (Epiphanie!!) se fait lors de la fête de la vie, de l'amour, de l'épanouissement. Quelle image ! Et savourez-la ! A l'époque, une fête de noces, c'était un moment partagé par tout le village, et ceci non seulement pour quelques heures, mais pour des journées, pour une semaine entière !
- et Jésus y est invité. Jésus vient assister à la fête. Bien sûr, il ne va pas saisir l'occasion pour y faire une longue prédication. Il y participe, tout simplement. Il partage la joie. Au moment de la joie de vivre, Jésus, l'amour de Dieu devenue existence humaine, n'est pas loin. Et il n’a pas l’intention de faire autre chose que d'être présent...
- et puis, le petit entretien avec sa mère. Jésus s'oppose avec un mot presque hostile à l'idée de sa mère de rende un petit service.
Jésus souligne que « son heure n'est pas encore venue »...
Dans le contexte donné, cette remarque reste énigmatique. Elle va révéler son sens plus tard seulement, au coeur de l'évangile, là où Jésus va déclarer que son heure est venue : Et, quel choc : « Son heure », c'est le moment de sa souffrance, son heure à lui, c'est l'heure de sa mort !
- Mais sa mère ne se laisse pas décourager. Elle s'adresse aux serviteurs avec une consigne qui, au fond, embrasse et souligne tout l'enjeu de la venue de Jésus : « Quoi qu'il vous dise, faites-le. »
- Et puis les six jarres d'eau. Il ne faut surtout pas négliger qu'il s'agit de récipients qui servent à la purification. Prenez ce terme si important dans la tradition juive – et rapprochez-le de Jésus et du don expiatoire de sa vie. Voici, vous avez devant vous la coupe de la nouvelle alliance, scellée par le sang de Jésus... Vous serez donc infailliblement amenés à penser à ce vin qui symbolise, en effet, « l'heure de Jésus », et son don de lui-même.
On ne s'étonnera plus du fait que Jésus se permet de faire remarquer à sa mère qu'elle ne sait pas ce qu'elle dit en parlant du vin qui manque à la fête...!
Vous voyez bien : Ce récit des noces de cana est bien loin d'être un regard innocent sur un simple fait divers. Nous commençons à comprendre pourquoi Jean l'a placé au début de son évangile. Le premier miracle, le premier signe messianique qu'opère Jésus selon Jean l'évangéliste, ce n'est pas la guérison d'un malade, ce n'est pas le combat du Messie contre les forces démoniaques qui sévissent dans le monde.
Ce n'est pas du tout pour rien que Jésus apparaît, tout au contraire, à la fête de la vie ! Jésus partage la joie de ceux qui fêtent l'amour, le plaisir, qui applaudissent la beauté de la vie et de la création, qui se laissent emporter par l'enchantement des moments forts que Dieu nous permet de partager. Jésus intervient pour combler la joie de la vie !
Or, ne pensez surtout pas que ces quelques remarques nous permettent de faire tout le tour de ce récit. Regardez un peu plus de près, et vous découvrirez que ce miracle marque une ligne d'orientation qui va, à la suite, traverser tout l'évangile.
Je vous avais déjà signalé que Jean a commencé son Evangile avec son célèbre prologue qui rappele la première page de la Bible hébraïque : « Au commencement... ». Ce n'est pas seulement une idée saisissante pour un début d'évangile original et marquant. Suivez attentivement l'évangile de Jean, et vous serez étonnés de trouver, tout au long de l'évangile, les sept jours de la création qui rythment cet évangile (jusqu'au huitième jour, d'ailleurs, qui sera le matin de Pâques) :
Le premier jour (au chapitre 1) est celui de la LUMIERE. Jésus en est l'incarnation.
Le second jour, c'est celui des espaces du ciel et de la terre. Jésus commence donc son chemin de Messie. C'est ainsi qu'il va tout d'abord être reconnu par Jean Baptiste, et ensuite trouver ses premiers disciples.
Or, le troisième jour de la création, c'est celui des bases de la vie terrestre. C’est le jour où Dieu donne à sa création la consigne créatrice de se développer, chacun selon son espèce. La manière particulièrement humaine de ce faire, c'est de développer le partage, de vivre la joie, de partager l'amour, d'accéder à une vie épanouie. Dans la tradition juive, jusqu'à aujourd'hui, le « trioisième jour » (notre mardi) est le jour des mariages. On veut placer la bénédiction du couple sous la consigne de Dieu : « Que la création devienne créative, fructueuse... ! » Et cela, vous le trouverez aussi au centre de ce récit des noces de Cana.
Jésus, l'amour de Dieu incarné dans notre monde, vient rendre possible et partager la joie de vivre. Mais, fait remarquable qui mérite d'être retenu : Le récit ne parle point des personnages centraux de la fête. Vu le déroulement d'une fête de noces à l'époque, on s'attend à entendre parler du baldaquin, et de la beauté de l'épouse qui est aux mieux parée pour son époux. On pense apprendre quelque chose à propos de la foule des invités qui entoure le jeune couple. Il faudrait évoquer la joie de la fête, la musique et les danses, la festivité des repas, et les mille lampes a huile qui permettent de continuer la fête malgré la nuit. Eh non ! Par contre, Jean focalise notre attention sur un fait tout à fait secondaire qui aura sûrement échappé à la plupart des convives. Il ne nous donne que ces deux phrases partagées entre la mère et son fils. La mère : « Ils n'ont plus de vin. »
Et Jésus qui lui répond « Femme, ne te mêle pas. Mon heure n'est pas encore venue. »
Deux phrases courtes - dont le sens profond ne va se révéler que bien plus tard - au moment où Jésus entrera dans sa passion. Vous l'avez déjà vu : Cette heure qui, aux noces de Cana, « n'est pas encore venue », Jésus y fera toujours à nouveau allusion, au cours de l'Evangile. Et c'est au moment de la passion que l'auditeur comprendra : L'heure de Jésus, c'est l'heure d'être « élevé », c'est l'heure de sa souffrance pour nous, c’est l'heure où Jésus sera élevé -- sur la croix !!!
Si Jésus, aux noces de Cana, change l'eau en vin pour permettre la fête de la vie, de l'amour - cette image devient, en fait, un symbole parlant de tout son ministère messianique. Oui, la vie de Jésus, donnée au monde, c'est ce don de lui-même qui permet de vivre pleinement.
Et s'il s'agit de VIN, c'est que, en Jésus, Dieu est devenu le « Dieu avec nous » pour changer les eaux de notre vie de tous les jours en vin, en source de joie et d'épanouissement, aujourd'hui encore !
Un proverbe russe dit : Avec un ami j'ai bu de l'eau - c'était comme du vin !
Une idée qui peut nous rapprocher des noces de Cana - et elle nous emmènera encore plus loin.
Il est vrai qu'au sein de la communauté des frères et sœurs que nous sommes en Christ, nous sommes accompagnés et soutenus, épaulés et encouragés de manière à ce que même les périodes difficiles de notre existence - peuvent devenir des moments de bénédictions extraordinaires de notre Seigneur.
Ne fermez pas les yeux, au moment où le vin de la joie de vivre semble être épuisé, à sa fin. Comptez sur celui qui s'est donné lui-même pour que nous vivions – et il se pourra bien que les moments d'obscurité arriveront à devenir des moments où la force de son Esprit sera particulièrement présent. C'est ainsi que l'eau de vos vies de tous les jours pourra prendre, contre toute attente et même au creux du désespoir, un goût du vin de l'amour, de la foi et de l'espérance.
Et le vin des noces de Cana vous rappelle, bien sûr, aussi le vin de la Sainte Cène, à laquelle vous êtes invités toujours à nouveau, pour partager la coupe de bénédiction qui nous unit et qui nous fait comprendre que nous avons, tous ensemble, ce même père par qui nous sommes frères et soeurs.
Autrement dit : toutes les fois que vous partagez la Sainte Cène, c'est, au fond, le miracle des noces de Cana qui se reproduit : Vous partagez la coupe de la nouvelle alliance, et, en la partageant, vous êtes associés à son peuple, à sa famille, à son corps vivant sur terre.
Bien sûr, souvent on pourra croire que cette communauté fondée sur le sacrement de son alliance n'a rien d'extraordinaire (ou peut-être trop peu d'extraordinaire !). Et pourtant, la communauté chrétienne, l'Eglise du Christ sur terre est cette communauté vivifiée et animée par l'esprit de Dieu, elle est dirigée par cet esprit d'amour, de vie et de paix, par cet esprit dynamique qui change l'eau en vin, qui transforme l'obscurité en lumière, qui fait naître au creux de la souffrance une confiance inouie, cette espérance nouvelle qui transfigure la mort en une vie nouvelle, éternelle, qui ouvre l'accès à la vie en sa présence. Amen.
Seigneur notre Dieu, ce n'est pas tout d'abord aux limites de la vie que tu viens nous rencontrer, dans la souffrance et dans les difficultés, dans les problèmes et dans les soucis - à ces moment douloureux où tant d'entre nous arrivent à se souvenir enfin de toi pour te rechercher – et pour, à nouveau, te prier...
Tu viens vers nous dans la joie, dans l'amour, dans l'épanouissement, aux moments où nous fêtons la vie, où nous louons la beauté du monde et la joie de vivre, où nous profitons pleinement des dons de ta grâce.
Tu veux combler notre joie, tu veux enrichir les moments que nous passons ensemble, tu veux nous illuminer de ta grâce.
Ainsi nous te prions de ne jamais nous permettre de t'oublier dans la joie, de négliger les signes de ta présence.
Nous te louons de nous avoir envoyé ton fils qui a partagé la joie de la fête, et qui l'a approfondie par ce signe généreux qui nous oriente vers la Sainte Cène, vers ce moment où tu nous invites à la communion avec toi - et entre nous. Laisse-nous vivre pleinement cette communion pour être attachés à ton fils, notre frère et Seigneur, comme tes enfants chéris : comme celles et ceux qui partagent ce qu'ils ont reçu de ta main
et qui reconnaissent tes bienfaits dans leurs vies - et dans ta création entière. Nous te prions : laisse nous vivre et partager ton amour avec tous ceux, toutes celles qui sont en route avec nous,
mais aussi avec tous ceux et toutes celles que nous ne connaissons pas encore et qui, pourtant, sont aussi tes enfants chéris.
Tu connais les douleurs et les misères qui pèsent sur nos coeurs et qui créent si souvent en nous des sentiments d'impuissance, de faiblesse : Nous te les présentons dans le secret de nos cœurs. Nous te prions de consoler les attristés et de secourir les faibles, d'aider les persécutés et de donner ton Esprit à celles et à ceux qui le demandent. Nous te prions surtout : Fais venir parmi nous ton royaume de la paix, de la dignité et de la justice comme tu l'as promis depuis toujours.