Une habitation à l'arrière-fonds écolo...
Au moment de rédiger une des quatre(!) demandes de modification des plans et du permis de construire pour la résidence principale de Nathanael, j'ai soumis à la préfecture un devis déscriptif qui détaille les différentes installations "écologiques" dont la maison dispose. Vous en trouverez ci-après quelques extraits qui permettent de jeter un premier regard sur mes orientations écologiques :
Le terrain, situé au lieu-dit « La Grande Loubière », couvrant une superficie totale de 4309m², se trouve au pied de la partie nord-est du Serre de Chalamelas, entre le chemin vicinal du nom de « Chemin de Paris » et un chemin d'exploitation forestière qui en forme la limite ouest. Au moment de l'achat, le terrain disposait d'une pente plus ou moins régulière, couverte de garrigue, dont le point culminant se situe à 20m au-dessus du chemin de Paris.
Avant de commencer les travaux de notre maison de vacances, j'avais fait 'raboter' deux terrasses dans cette pente au bulldozer. La première se situe à 200cm environ au-dessus du niveau du chemin vicinal, la seconde à environ 250cm au-dessus de la première, pour pouvoir insérer la maison de vacances dans le talus : Le rez-de-chaussée est accessible de la première terrasse, et l'étage (avec le second logement qui s'y trouve) de la terrasse supérieure. Vu les fortes dénivellations du terrain, j'ai été obligé de monter des murs de soutènement en pierres de taille pour profiter au maximum de cette partie inférieure, facilement accessible, du terrain.
L'idée d'origine
Dans la perspective de passer la retraite sur le terrain acquis depuis près de cinquante ans, nous avions envisagé de profiter d'une petite construction existante pour l'aggrandir et la transformer en un logement convenable. Ainsi, cette résidence principale se trouve être le fruit d'un projet de construction qui a pu évoluer pendant plus de quinze ans. Tout d'abord, il n'était question que de l'extension de la construction existante pour en faire un logement à peu près convenable pour deux personnes âgées. Ensuite, par le souci d'y insérer des systèmes d'énergies renouvelables, le projet a dû évoluer.
En premier lieu, nous avions prévu une installation de capteurs solaires (thermiques, à eau chaude) pour assurer une bonne partie du chauffage (par un chauffage du sol) et de l'eau chaude sanitaire. Or, un chauffage solaire performant exige trois éléments supplémentaires : une cuve centrale pour stocker l'énergie solaire emmagasinée (il s'agit d'une cuve de 4m³, située au centre du bâtiment), en plus, une chaudière à bois pour pallier au manque d'energie solaire en hiver, et, surtout, une isolation performante) de toute la construction. Celle-ci était prévue à être installée à l'extérieur des murs portants pour profiter au maximum de la capacité d'intertie (de stocker de l'énergie dans les matériaux de construction à l'intérieur de la maison). Pour l'isolation nous avons opté pour des panneaux rigides de laine de roche de 20cm d'épaisseur, soit vissés sur la façade, soit placés entre le mur portant à l'intérieur de la construction et le mur en pierres apparentes sur les façades est et sud.
Le projet initial et présent
En septembre 2007, le chantier a été déclaré ouvert. Par les problèmes apparus dans le contexte du système d'assainissement non collectif, les travaux n'ont pas pu avancer dans la mesure prévue. Après une année de démarches administratives et les travaux qui en furent les conséquences, un nouveau système d'aissainissement non collectif était installé, l'accumulateur de chaleur de 4m³ ayant été placé, les travaux de construction proprement dits ont pu commencer.
Or, le temps d'attente avait permis d'étudier en détail d'autres éléments du projet pour lesquels les préparations n'étaient pas bien avancées. Il fallait à la suite envisager plusieurs modifications des plans d'origine : Ainsi la place prévue pour les capteurs solaires n'était pas suffisante. Il en faut d'une largeur de 12m (sur une hauteur de 3m) pour les capteurs solaires prévues (d'environ 30m² de surface nette), avec leurs tuyauteries d'arrivée et de départ du liquide de transfert d'énergie. Cela explique l'insertion de l'espace garage-bricolage qui permet le placement des capteurs solaires – et il y restait même une surface pour un certain nombre de capteurs photovoltaïques (destinés à l'autoconsommation...).
En plus, cette extension permettait une parfaite insertion de la construction dans l'environnement : une citerne d'eau de pluie sert de tampon entre la maison et le talus qui monte à cet endroit. Ainsi la construction s'adosse directement à la colline. Ne sera donc visible que la façade sud, puisque du côté ouest, ce sera la colline qui monte, et le mur nord, se trouvant sur la limite du terrain, sera caché derrière une haie de bambous que la voisine avait déjà planté en vue de la construction en cours.
Les atouts écologiques
L'espace entre le garage/atélier et la colline derrière la maison, côté ouest, a permis d'y insérer une citerne d'eau de pluie qui collecte les eaux venant de la toiture de la maison pour l'alimentation des chasses d'eau, des machines à laver le linge et l'arrosage du jardin. En dessous de la citerne sont enterrés, en plus, 3 tubes PVC (de plus de 14m de long et de 10cm de diamètre) qui forment un système d'aération du type « puits provençal ». Le « puits » (le point le plus bas du système pour la collecte de l'air, refroidi en été, rechauffé en hiver) se trouve au fond de l'espace atélier, côté nord-ouest, avec une conduite qui passe sous le local téchnique pour être reparti, à la suite, dans la maison, passant par un espace de « canalisation ».
Le mur de soutènement qui relie le local téchnique de la citerne au mur de soutènement existant (exécuté en pierres d'Orgnac), est construit en béton, crépi ton pierre. Avec sa toiture (gouttière reliée à la citerne) c'est l'espace prévu pour stocker le bois de chauffage.
La citerne est équipée d'un système de préfiltrage des eaux de pluie arrivants et, en plus, reliée à un puits existant qui servira de trop plein et de bassin tampon. On peut donc récupérer un maximum d'eaux de pluie de bonne qualité (ce qui reduit considérablement la consommation d'eau de la ville)..
L'ensemble architectural de Nathanael est donc doté de deux systèmes photovoltaïques. Une surface de 50m², placée sur l'atélier mécanique (appelé 'la forge') injecte sa production directement au réseau EDF (le revenu annuel étant prévu pour le financement des abonnements d'eau et d'éléctricité, et du bois de chauffage), et une seconde surface de 20m² (au-dessus de l'atélier à bois) est destinée à l'autoconsommation. Avec ces sources d'énergies renouvelables, Nathanael économise plus de gaz à effet de serre qu'il n'émet...